Défis persistants dans la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies : Réflexions des représentants de la CSPPS sur l'agenda des femmes, de la paix et de la sécurité
L'adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies (RCSNU 1325) en octobre 2000, fruit des efforts conjoints de nombreux acteurs animés par l'esprit de justice et d'égalité dans le contexte de la paix et de la sécurité, a été saluée par les populations des États fragiles, principalement ceux qui accueillent de nombreuses femmes victimes d'atrocités de guerre et d'autres formes de conflits. La résolution était révolutionnaire en ce sens qu'elle ne se contentait pas de présenter les femmes comme des victimes de la guerre, mais soulignait également l'importance des femmes en tant qu'acteurs essentiels d'une paix durable. La résolution de 2000 ne se suffit pas à elle-même. Au cours des 17 dernières années, de nombreuses autres résolutions (1820, 1888, 1889, 1960, 2106, 2122 et 2242) ont été ajoutées pour améliorer ce que l'on appelle l'agenda des femmes, de la paix et de la sécurité (FPS).
À l'approche du 17e anniversaire de la résolution 1325, un examen de l'état actuel de la mise en œuvre de cette résolution est essentiel, en particulier dans les contextes fragiles. Sur le continent africain, en particulier dans la région des Grands Lacs, la résolution 1325 a entraîné des changements remarquables dans la gestion des institutions de l'État. Plusieurs pays de la région ont établi des constitutions qui intègrent le principe de la gestion conjointe, homme-femme, dans les institutions publiques. Avec le soutien de la société civile, presque tous les États du continent africain ont adopté des plans d'action nationaux sur la résolution 1325 afin de préserver les dix-huit objectifs de la résolution dans les politiques et les programmes de l'État. Malheureusement, la mise en œuvre de ces plans est entravée. Les femmes sont moins associées et/ou impliquées dans les processus de prise de décision, elles sont généralement négligées dans les pourparlers de paix et les négociations politiques. À l'occasion du 17e anniversaire de la résolution 1325, la Plateforme de la société civile pour la consolidation de la paix et le renforcement de l'État (CSPPS) a sollicité les contributions de ses membres en Guinée-Bissau, en République démocratique du Congo, au Burundi et aux Pays-Bas pour faire le point sur les opportunités et les obstacles actuels à l'avancement de l'agenda de la résolution 1325 dans leurs contextes. Les sections suivantes de ce blog présentent les perspectives recueillies dans chaque contexte.
Par : Ude Faty, Voz di Paz, point focal de la CSPPS en Guinée Bissau ; Irene Esambo, secrétaire exécutive du Center for Justice Studies and UNSCR 1325 et membre de l'équipe pays de la CSPPS en République démocratique du Congo ; Pascasie Barampama, présidente du Women and Peace Network et point focal de la CSPPS au Burundi et Anne Kwakkenbos, conseillère politique Genre, sécurité et justice, Cordaid.