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Renforcer la voix de la jeunesse : Retour sur l'échange de l'IDPS sur la Jeunesse, la Paix et la Sécurité (avril 2024)

Les membres de l’International Dialogue on Peacebuilding and Statebuilding (IPDS) se sont réunis à la fin du mois d'avril à l'occasion de l'Échange de l’IDPS Jeunesse, Paix et Sécurité. L'échange a été organisé conformément à la Déclaration de Stockholm dans le but de discuter du suivi de l'Agenda Jeunesse, Paix et Sécurité (JPS), afin de partager et d'encourager les approches innovantes et les initiatives locales/nationales dans sa mise en œuvre, et de lier la construction de la paix à l'inclusion et à la participation significatives des jeunes. Elle a rassemblé à Amman, en Jordanie, une diversité d'acteurs de la construction de la paix de toute la région, y compris des représentants et le secrétariat de la CSPPS, ainsi que d'autres organisations de la société civile, des institutions financières internationales, des organisations régionales, des autorités nationales et des partenaires du développement.

 

Qu’est-ce que l’Agenda Jeunesse, Paix et Sécurité ?  

Malgré leur rôle clé dans la construction et le maintien de la paix, les jeunes sont encore largement exclus des processus de prise de décisions. Pourtant, l'engagement significatif des jeunes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix est mis en avant depuis 10 ans par le Conseil de sécurité des Nations unies, avec trois résolutions clefs (2250, 2419, 2535). Ces résolutions historiques reconnaissent en effet « la contribution importante et positive des jeunes aux efforts de maintien et de promotion de la paix et de la sécurité » et exhortent par conséquent les États membres à leur donner une plus grande voix dans les processus de paix et de prise de décisions à tous les niveaux, par le biais de mécanismes novateurs adaptés. Depuis lors, l'agenda JPS a été développé avec des entités dédiées travaillant à sa diffusion et au soutien de sa mise en œuvre. 

A propos de l'événement

Les réactions des représentants de la CSPPS sur cet événement de deux jours ont été très positives. Elles ont fait l'éloge des discussions engagées et inclusives, d’histoires inspirantes et d’échanges sur des questions similaires provenant de diverses coalitions nationales. Les participants se sont engagés dans des dialogues très variés, allant des fondements de l'agenda JPS au financement de l'engagement et des initiatives des jeunes, en passant par les leçons tirées des initiatives nationales et régionales, tant au niveau de la société civile que des gouvernements. L'échange d'Amman a permis d'entendre et de réfléchir à ces différents sujets, tout en permettant aux participants d'apporter leurs propres connaissances et expériences vécues.

Les représentants de la CSPPS présents ont également apprécié la modération habile des différentes sessions permettant un engagement direct avec le public, ce qui a donné lieu à des échanges intéressants sur des histoires inspirantes de jeunes bâtisseurs de la paix et de leurs homologues au niveau (inter)gouvernemental. Les membres de la CSPPS ont exprimé leur satisfaction d’avoir eu l'occasion de rencontrer leurs pairs et des représentants de pays confrontés à des problèmes similaires. La réunion a permis de renforcer les liens et de nouer de nouvelles relations avec d'autres acteurs de la JPS. Les expériences partagées ont fourni de nombreuses suggestions pour faire passer l'agenda JPS à un niveau supérieur.

Parmi les principaux enseignements de l'événement, cet échange a permis aux membres de la CSPPS d'entrer en contact avec leurs pairs et collègues afin de discuter de nouvelles perspectives de partenariat. Il a également été l'occasion pour la société civile de mettre en avant le rôle crucial que joue son réseau dans la poursuite des progrès de l'agenda JPS au niveau international

 

De gauche à droite: Saji Prelis [SfCG], Peter van Sluijs [CSPPS Secretariat], Gwendolyn Myers [MOP] et Kessy Martine Ekomo Soignet [URU]

Agenda JPS : balance entre évolutions positives et défis persistants

Le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur la Jeunesse, la Paix et la Sécurité a été publié début mars 2024 et décrit bien la situation de partage entre de grandes avancées et des obstacles persistants. 

En effet, le rapport fait le point sur la façon dont l'agenda de la jeunesse, de la paix et de la sécurité progresse et est structuré. Il souligne « les progrès réalisés dans l’institutionnalisation du programme relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité, de nombreux États Membres et organisations régionales ayant élaboré de nouvelles stratégies et initiatives [...] Toutefois, des problèmes persistent, dont la méfiance croissante entre les jeunes et les gouvernements et les lois et pratiques discriminatoires fondées sur l’âge qui restent répandues dans de nombreux pays et qui entravent la participation véritable des jeunes. ». 

De la même manière, l'échange IDPS-JPS a permis de mettre en lumière de façon plus tangible les efforts incroyables déjà entrepris par toutes les parties prenantes en vue de la réalisation de l'Agenda, ainsi que le chemin qu'il reste à parcourir. 

Tout d'abord, il a été communément admis que les actions entreprises dans le cadre de l'Agenda commencent à porter leurs fruits, avec une augmentation significative de la participation des jeunes aux processus de paix. Les gouvernements du monde entier se développent progressivement en brisant d’anciennes barrières politiques à l'implication des jeunes ou, dans le meilleur des cas, en mettant en œuvre leur propre Plan d'Action National. Ainsi, une volonté politique claire d'impliquer les jeunes dans les élections, la gouvernance et le leadership est observable. Plus qu'un simple bénéfice pour la cause de la jeunesse, les actions entreprises pour mettre en œuvre l'agenda du SPJ semblent également être à la base d'un certain développement économique.

Cependant, si ces évolutions positives ne peuvent être ignorées, certains obstacles restent tenaces. En haut du podium, l'Agenda JPS souffre d'un manque évident de financement et d'investissements pour lesquels tous les participants appellent à passer de la constatation à des actions concrètes. Deuxièmement, malgré le fait que certains gouvernements se rapprochent des jeunes, d'autres au contraire cultivent une méfiance croissante envers eux et adoptent des stratégies de plus en plus discriminatoires pour les empêcher de prendre part aux processus de prise de décisions. En outre, d'autres gouvernements ne manifestent tout simplement aucun intérêt politique pour les causes des jeunes. Enfin, il y a le manque de données partageant les bonnes pratiques sur la mise en œuvre de l'Agenda JPS. Ce manque met l'accent sur l'importance d'événements tels que l'IDPS-JPS, qui permet précisément aux parties prenantes impliquées de partager leur expérience et d'établir des liens sur des questions et des réponses similaires.

Ces résultats seront pris en compte lors de la prochaine réunion du groupe directeur de l'IDPS qui se tiendra à Paris, en France, les 30 et 31 mai 2024, avec les prochaines étapes concrètes à mettre en place pour l'Agenda JPS, conformément à ses priorités stratégiques pour 2024-2026.

Un mot pour conclure 

En tant que réseau mondial de la société civile, la CSPPS et ses membres sont prêts à contribuer davantage à la diffusion et au renforcement de l'Agenda JPS, en agissant comme un lien entre les jeunes bâtisseurs de paix et les autorités gouvernementales. 

Le fait de réunir des représentants de divers groupes et d'avoir des dialogues inclusifs pendant l'échange IDPS-YPS a permis aux acteurs de la société civile et aux jeunes de faire entendre leur voix et de contribuer à la recherche de solutions pour surmonter les obstacles qu'ils rencontrent encore dans leur participation aux processus politiques de paix.

 

 

Pour aller plus loin dans l'Agenda JPS

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