Carl Waldmeier/flickr/Sanaa

Faire face à deux fronts : COVID-19 pendant la guerre civile au Yémen - une interview avec le membre CSPPS yéménite YWBOD

Une fois que l'ampleur de la pandémie actuelle fut devenu claire, le fait que les personnes en situation de conflit permanent seront les plus gravement touchées le fut également. Suite à l'appel du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, la coalition soutenue par l'Arabie saoudite déclara le 8 avril une trêve unilatérale de deux semaines afin de tenter de contenir l'impact dévastateur de COVID-19 dans un Yémen déjà déchiré par la guerre. Cependant, cette trêve n'a pas été respectée. Au lieu de cela, le conflit s'est intensifié au cours des dernières semaines, entraînant de multiples morts en plus du nombre de morts déjà élevé. Et bien que la coalition saoudienne ait annoncé le 24 avril une prolongation d'un mois de son cessez-le-feu unilatéral, le scepticisme quant au réel respect à cette déclaration n’est pas nécessairement mal fondé. 

Pour le troisième article de cette série, le Secrétariat de la Plateforme de la société civile pour la consolidation de la paix et la construction de l'État (CSPPS) a discuté de la réalité du cessez-le-feu au Yémen en vue du COVID-19 avec Maged Sultan, membre de la CSPPS et président de l'organisation Youth Without Borders Organization for Development (YWBOD, Organisation de la jeunesse sans frontières pour le développement) au Yémen.

« Au Yémen, les actions de la coalition ont objectivement conduit à l'inscription sur la liste des meurtres et mutilations d'enfants, 683 enfants étant attribués à ce parti, et, étant responsable de 38 incidents vérifiés, d'attaques sur des écoles et des hôpitaux en 2016. »

La lutte pour le contrôle de la nation a laissé environ 80 % de la population dépendante à l'aide humanitaire et a fait plus de 100 000 victimes en raison de la violence, dont 12 000 sont des civils. En outre, plus de 85 000 personnes seraient mortes de famine, conséquence directe de la guerre. Pendant ce temps, le pays souffre de la pire épidémie de choléra de l'histoire moderne, ce qui fait de la situation yéménite la pire crise humanitaire du monde. La menace d'une pandémie dans cette situation déjà désastreuse ne fait qu'intensifier la nécessité d'une paix durable.

Dans cet article, Maged Sultan appelle la communauté internationale, y compris le Dialogue international sur la consolidation de la paix et la construction de l'État, dont fait partie le CSPPS, à soutenir l'appel à un véritable cessez-le-feu. Le Yémen a besoin d'un cessez-le-feu national, qui doit être respecté et soutenu par toutes les parties prenantes.

Le 27 avril, Mme Olla Alsakkaf, 25 ans, bâtisseuse de paix du Yémen et collègue directe de Maged Sultan, a présenté un exposé au Conseil de sécurité des Nations unies dans le cadre du débat ouvert sur la jeunesse, la paix et la sécurité. Mme Olla soulignera que les jeunes du Yémen sont prêts à soutenir tous les acteurs pour poursuivre et soutenir l'appel du Secrétaire général en faveur d'un cessez-le-feu mondial. Lire la déclaration complète ici.

Lisez ici le troisième article "Faire face à deux fronts : COVID-19 pendant la guerre civile au Yémen" de la série CSPPS Réponse coordonnée pour soutenir l'action locale pendant le COVID-19.

 

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